Les deux bossus

Les deux bossus

Les deux bossus
Les deux bossus

Pendant certaines nuits de l’année, surtout lorsqu’il y a un peu de lune, on entend les lutins chanter et danser, toujours au son de la même chanson : le lundi, le mardi et le mercredi… le lundi, le mardi et le mercredi…

Un samedi soir, un tailleur bossu revenait de son travail lorsqu’il entendit chanter et danser dans le champ voisin du sentier qu’il empruntait. Il pénétra dans le champ et voyant les lutins s’amuser, il entra dans la danse lui aussi. Mais lassé d’entendre toujours les mêmes paroles de la chanson : le lundi, le mardi et le mercredi… le lundi, le mardi et le mercredi… il finit par ajouter « et le jeudi ! ».

– Tiens, dit celui qui semblait être le chef de la bande, cela sonne bien !

Et tous reprirent en chœur : le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi. Tous trouvèrent que c’était parfait ainsi.

– Il faut le récompenser, dit l’un

– Qu’allons-nous lui donner ? Demanda le chef.

– Enlevons-lui sa bosse ! S’écrièrent-ils tous en chœur.

Et la bosse du tailleur disparut.

Au petit jour le tailleur rentra chez lui tout joyeux.

Le lendemain, dimanche, étonnés, tous ses amis lui demandaient ce qu’il avait fait de sa bosse.

Elle s’est envolée, rpondait-il tout heureux mais il ne voulait pas révéler qui la lui avait enlevée.

Un de ses voisins, tisserand de métier, était bossu comme lui. Il le supplia de lui dire comment il s’était débarrassé de sa bosse. Compatissant, le tailleur lui conta son aventure et l’engagea à faire de même.

Le tisserand partit alors à la recherche des korrigans et les trouva qui dansaient dans un pré du voisinage. Il entra immédiatement dans la ronde et lorsque les lutins eurent terminé de chanter : le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi… le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi… il ajouta et le vendredi. Ils répétèrent tous en chœur : lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi. Mais ils ne semblaient pas satisfaits.

– Ca ne va pas, dit l’un d’eux.

– Ca va mal, dit un autre

– Très mal, ajouta un troisième.

– Ca ne peut pas aller, répétèrent-ils tous ensemble.

– Il faut le punir, dit l’un d’eux.

– Que faut-il faire ? Demanda le chef.

– Lui donner la bosse du tailleur, répondirent-ils en chœur.

Et aussitôt le tisserand se trouva surchargé d’une deuxième bosse.

Il rentra fort attristé chez lui et n’osait plus sortir, ses clients et ses amis se moquaient de lui.

Il fut si chagriné qu’il mourut avant la fin de l’année.


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