[…] Il croit tenant le corps qu'un autre a sa pensée ; Fût-elle à prier Dieu dans l'église à genoux, Si du temps qu'il lui donne elle passe les bornes, Ce Vulcain pense avoir le front tout plein de cornes Et se plonge insensé dans l'enfer des jaloux. […]
[…] Ce n'est ,qu'une fumée ou qu'un ombre inconstant, Une frêle vapeur, à l'instant consumée, Un songe fabuleux, qui passe en un moment. Quel fol est donc celui qui chérit tellement Un songe, une vapeur, un ombre, une fumée ? […]
[…] Peut voir, en traversant la forêt d'ombre pleine, L'oiseau tout sanglant pendre au carquois d'un chasseur Qui passe dans la plaine. Le jeune archer, folâtre et chantant des chansons, […]
[…] Sur le bord d'un trottoir ils vident leur cuvette En s'écriant : « La mer ! je vois une corvette ! » Un singe passe au dos d'un petit Savoyard, Ils murmurent : « Amis, saluons ce boyard ! » […]
[…] Ah ! plutôt, ne dis rien ! car je sais tout, Madame ! Je sais que le Bonheur habite de beaux bras ; Mais il ne passe pas toujours des bras dans l'âme... On donne le bonheur, on ne le reçoit pas ! La coupe où nous buvons n'éprouve pas l'ivresse […]
[…] Il se jette au canon en criant : Liberté ! Sous la balle et le fer il tombe avec beauté. Mais que l'Emeute aussi passe devant sa porte, Soudain l'instinct du mal le saisit et l'emporte, Le voilà grossissant les bandes de vauriens, […]
La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. […]
[…] Les jours les plus luisants me sont obscures nuits, Que je passe en tristesse et complaintes funebres, Ne pouvant le ciel mesme, au fort de tant d'ennuis, Illuminer le corps dont l'ame est en tenebres. […]