[…] Telle tu as peinte au vif son image. A ton amour du tout semble le mien, Fors que volage et leger fut le tien, Le mien pesant a perdu son plumage. […]
[…] Apre est le fils et la mère cruelle En le celant, de sa vive étincelle, Tous mes os brûle et le mien coeur enflamme ; Le décelant, pour se venger du blâme, Pis me fera ; or doux fugitif dieu, […]
[…] Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique ! Comme d'autres esprits voguent sur la musique, Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève, […]
[…] Ainsi quand les malheurs qui traversent ma vie M'ont de vostre bel oeil la presence ravie, Le mien se fermeroit, dolent de ne voir rien Qui ne semble exprimer la perte de son bien : Et dédaigneux de suivre, en l'ombre où je chemine, […]
[…] Et l'effroy du peril ne m'en retire point : Ce qui sert d'une bride aux esprits sans courage, Est un vif esperon dont le mien est espoint. J'ayme qu'à mes desseins la fortune s'oppose : […]
[…] Alors, qu'un bibliophile s'avise d'exhumer cette oeuvre moisie et vermoulue, il y lira à la première page ton nom illustre qui n'aura point sauvé le mien de l'oubli. Sa curiosité délivrera le frêle essaim de mes esprits […]
Renais, renais encor, Méduse monstrueuse, Et transforme en rocher par ton hideux regard Ce mien corps transpercé de maint amoureux dard, Comme sous forme humaine une mort outrageuse, […]
[…] Je sais que l'Univers une fois possédé Est mien comme le sont ma joie et ma tristesse Que le multiple amour dont je suis habité Le vêt d'une éternelle et paisible richesse. […]
Ton esprit est, Ronsard, plus gaillard que le mien ; Mais mon corps est plus jeune et plus fort que le tien ; Par ainsi je conclus qu'en savoir tu me passe […]