Poèmes de philippe desportes (64)



Éloignant vos beautés, je vous laisse en ma place

Ô bien heureux qui peut passer sa vie

Ô mon coeur plein d'ennuis, que trop prompt j'arraché

Ô Songe heureux et doux ! où fuis-tu si soudain

A pas lents et tardifs tout seul je me promène

Amour en même instant m'aiguillonne et m'arrête

Amour, tu es aveugle et d'esprit et de vue

Arrête un peu, mon Coeur, où vas-tu si courant ?

Autour des corps, qu'une mort avancée

Blessé d'une plaie inhumaine

C'était un jour d'été de rayons éclairci

Celui que l'Amour range à son commandement

Celui qui n'a point vu le printemps gracieux

Cependant que l'honnêteté

Ceux qui liront ces vers qu'en pleurant j'ay chantez

Chanson

Chaste soeur d'Apollon dont je suis éclairé

Contre une nuit trop claire

D'une fontaine

De mes ans la fleur se déteint

Douce Liberté désirée

Durant les grand's chaleurs, j'ai vu cent mille fois

Elle pleurait, toute pâle de crainte

Enfin les dieux bénins ont exaucé mes cris

Enfin, l'Amour cruel à tel point m'a rangé

Epigramme

Epouvantable Nuit, qui tes cheveux noircis

Hélas ! si tu prens garde aux erreurs que j'ay faites

Icare est chu ici, le jeune audacieux

J'ai dit à mon désir : pense à te bien guider

J'ai longtemps voyagé, courant toujours fortune

Je crois que tout mon lit de chardons est semé

Je l'aimais par dessein la connaissant volage

Je ne refuse point qu'en si belle jeunesse

Je ressemble en aimant au valeureux Persée

L'âpre fureur de mon mal véhément

Las ! je ne verray plus ces soleils gracieux

Las ! que me sert de voir ces belles plaines

Le tens leger s'enfuit sans m'en apercevoir

Ma nef passe au destroit d'une mer courroucée

Marchands, qui recherchez tout le rivage more

Misérables travaux, vagabonde pensée

Nuict, mere des soucis, cruelle aux affligez

Pourquoi si follement croyez-vous à un verre

Prière au sommeil

Qu'on m'arrache le coeur, qu'on me fasse endurer

Quand j'approche de vous, et que je prends l'audace

Quand je pouvais me plaindre en l'amoureux tourment

Quand nous aurons passé l'Infernale rivière

Quand quelquefois je pense à ma première vie

Que servirait nier chose si reconnue

Que vous m'allez tourmentant

Rosette, pour un peu d'absence

S'il est vrai que le ciel ait sa course éternelle

Si la foi plus certaine en une âme non feinte

Si la loi des amours saintement nous assemble

Si la vierge Erigone, Andromède, et Cythère

Solitaire et pensif, dans un bois écarté

Sommeil, paisible fils de la Nuit solitaire

Sonnet spirituel (XVIII)

Sur les abysmes creux des fondements poser

Un ivoire vivant, une neige animée

Vos yeux, belle Diane, ont autant de puissance

Vous n'aimez rien que vous, de vous-même maîtresse