Sonnet d'Alcippe
Honore D Urfe



Sur la constance de son amitié

Amarillis toute pleine de grâce
Allait ces bords de ces fleurs dépouillant,
Mais sous la main qui les allait cueillant,
D'autres soudain renaissaient en leur place.

Ces beaux cheveux où l'Amour s'entrelasse,
Amour allait d'un doux air éveillant,
Et s'il en voit quelqu'un s'éparpillant,
Tout curieux soudain il le ramasse.

Telle Lignon pour la voir s'arrêta
Et pour miroir ses eaux lui présenta,
Et puis lui dit : Une si belle image

À ton départ mon onde éloignera ;
Mais de ton coeur jamais ne partira
Le trait fatal, nymphe, de ton visage.


  


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