Poèmes de Theodore Agrippa D Aubigne (49)



Ô divine Inconstance, aie pitié de moi

A l'éclair violent de ta face divine

A longs filets de sang ce lamentable corps

Accourez au secours de ma mort violente

Au temps que la feille blesme

Au tribunal d'amour, après mon dernier jour

Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change

Bien que la guerre soit âpre, fière et cruelle

Ce doux hiver qui égale ses jours

Complainte à sa dame

Contre la présence réelle

En mieux il tournera l'usage des cinq sens

En un petit esquif éperdu, malheureux

Est-il donc vrai qu'il faut que ma vue enchantée

Extase

J'ouvre mon estomac, une tombe sanglante

Je brûle avec mon âme et mon sang rougissant

Je sens bannir ma peur et le mal que j'endure

Jugement (1)

Les lys me semblent noirs, le miel aigre à outrance

Mais quoi ! c'est trop chanté...

Mais quoi ! déjà les Cieux s'accordent à pleurer

Mille baisers perdus, mille et mille faveurs

Misères

N'a doncques peu l'amour d'une mignarde rage

Nos désirs sont d'amour la dévorante braise

Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux

Oui, je suis proprement à ton nom immortel

Oui, mais ainsi qu'on voit en la guerre civile

Prière du matin

Prière du soir

Pseaume troisième

Puisque le cors blessé, mollement estendu

Quand du sort inhumain les tenailles flambantes

Quand mon esprit jadis sujet à ta colère

Quiconque sur les os des tombeaux effroyables

Réveil

Ronsard si tu as su par tout le monde épandre

Si vous voyiez mon coeur ainsi que mon visage

Sort inique et cruel ! le triste laboureur

Soubs la tremblante courtine

Soupirs épars, sanglots en l'air perdus

Sous un oeil languissant et pleurant à demi

Sus ! que mon âme donc aille servir son âme

Tout cela qui sent l'homme à mourir me convie

Un clairvoyant faucon en volant par rivière

Usons ici le fiel de nos fâcheuses vies

Voici la mort du ciel...

Vous qui avez écrit qu'il n'y a plus en terre