Poèmes de Joachim Du Bellay (198)



Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors

Ô combien est heureux qui n'est contraint de feindre

Ô marâtre nature (et marâtre es-tu bien

Ô qu'heureux est celui qui peut passer son âge

Ô que celui était cautement sage

Ô que tu es heureux, si tu connais ton heur

Ô trois et quatre fois malheureuse la terre

A l'ambitieux et avare ennemi des bonnes lettres

A Madame Marguerite, d'écrire en sa langue

A monsieur d'Avanson

A son livre

A Vénus

Après avoir longtemps erré sur le rivage

Astres cruels, et vous dieux inhumains

Au fleuve de Loire

Au Roi

Autant comme l'on peut en un autre langage

Ayant tant de malheurs gémi profondément

Baif, qui, comme moi, prouves l'adversité

Brusquet à son retour vous racontera, Sire

C'était alors que le présent des dieux

C'était ores, c'était qu'à moi je devais vivre

C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c'est ore

Ce n'est l'ambition, ni le soin d'acquérir

Ce n'est le fleuve tusque au superbe rivage

Ce n'est pas sans propos qu'en vous le ciel a mis

Celle que Pyrrhe et le Mars de Libye

Celle qui de son chef les étoiles passait

Cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire

Cependant qu'au palais de procès tu devises

Cependant que la Cour mes ouvrages lisait

Cependant que Magny ...

Cependant que tu dis ta Cassandre divine

Cependant que tu suis le lièvre par la plaine

Ces grands monceaux pierreux, ces vieux murs que tu vois

Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront

Chant du désespéré

Combien que ton Magny ait la plume si bonne

Comme jadis l'ame de l'univers

Comme l'on voit de loin sur la mer courroucée

Comme le champ semé en verdure foisonne

Comme le marinier, que le cruel orage

Comme on passe en été le torrent sans danger

Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde

Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur

Cousin, parle toujours des vices en commun

Déjà la nuit en son parc amassait

D'un vanneur de blé aux vents

Dans l'enfer de son corps mon esprit attaché

De ce qu'on ne voit plus qu'une vague campagne

De ce royal palais que bâtiront mes doigts

De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle

De voir mignon du roi un courtisan honnête

De votre Dianet (de votre nom j'appelle

Dedans le ventre obscur, où jadis fut enclos

Depuis que j'ai laissé mon naturel séjour

Dessous ce grand François, dont le bel astre luit

Dessus un mont une flamme allumée

Digne fils de Henri, notre Hercule gaulois

Divins esprits, dont la poudreuse cendre

Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles

En mille crespillons les cheveux se friser

Encore que l'on eût heureusement compris

Espérez-vous que la postérité

Esprit royal, qui prends de lumière éternelle

Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse

Et puis je vis l'arbre dodonien

Finalement sur le point que Morphée

Flatter un créditeur, pour son terme allonger

France, mère des arts, des armes et des lois

Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre

Gordes, à m'est avis que je suis éveillé

Gordes, j'ai en horreur un vieillard vicieux

Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux

Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie

Ici de mille fards la traïson se déguise

Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré

J'aime la liberté, et languis en service

Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme

Je hais du Florentin l'usurière avarice

Je hais plus que la mort un jeune casanier

Je me ferai savant en la philosophie

Je n'ai jamais pensé que cette voûte ronde

Je n'escris point d'amour, n'estant point amoureux

Je ne commis jamais fraude ni maléfice

Je ne découvre ici les mystères sacrés

Je ne suis pas de ceux qui robent la louange

Je ne te conterai de Bologne et Venise

Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs

Je ne veux point fouiller au sein de la nature

Je vis haut élevé sur colonnes d'ivoire

Je vis l'oiseau qui le soleil contemple

Je vis sourdre d'un roc une vive fontaine

Je vis un fier torrent, dont les flots écumeux

L'olive

La Complaînte du désespéré

La grecque poésie orgueilleuse se vante

La jeunesse, Du Val, jadis me fit écrire

La nef qui longuement a voyagé, Dillier

La terre y est fertile, amples les édifices

Las où est maintenant ce mespris de Fortune

Le Babylonien ses hauts murs vantera

Le Breton est savant et sait fort bien écrire

Le grand flambeau gouverneur de l'année

Les Boys fueilluz, et les herbeuses Ryves

Loyre fameux, qui ta petite Source

Magny, je ne puis voir un prodigue d'honneur

Maintenant je pardonne à la douce fureur

Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point

Maraud, qui n'es maraud que de nom seulement

Marcher d'un grave pas, et d'un grave sourcil

Mars, vergogneux d'avoir donné tant d'heur

Maudit soit mille fois le Borgne de Libye

Morel, quand quelquefois je perds le temps à lire

Muse, qui autrefois chantas la verte Olive

N'étant de mes ennuis la fortune assouvie

N'étant, comme je suis, encore exercité

Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux

Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines

Ne t'ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme

Ni la fureur de la flamme enragée

Non autrement qu'on voit la pluvieuse nue

Non pour ce qu'un grand roi ait été votre père

Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome

Ny par les bois les Driades courantes

Où que je tourne l'oeil, soit vers le Capitole

On donne les degrés au savant écolier

Ores, plus que jamais, me plaît d'aimer la Muse

Pâles esprits, et vous ombres poudreuses

Panjas, veux-tu savoir quels sont mes passe-temps

Par armes et vaisseaux Rome dompta le monde

Plus qu'aux bords Aetëans le brave fils d'Eson

Plus riche assez que ne se montrait celle

Prélat, à qui les cieux ce bonheur ont donné

Puis m'apparut une pointe aiguisée

Qu'heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu'heureux

Quand ce brave séjour, honneur du nom Latin

Quand cette belle fleur premièrement je vis

Quand je te dis adieu, pour m'en venir ici

Quand je vois ces messieurs, desquels l'autorité

Quand je voudrai sonner de mon grand Avanson

Quand le Soleil lave sa tête blonde

Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine

Que ferai-je, Morel ? Dis-moi, si tu l'entends

Que n'ai-je encor la harpe thracienne

Quel est celui qui veut faire croire de soi

Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché

Qui est ami du coeur est ami de la bourse

Qui niera, Gillebert, s'il ne veut résister

Qui voudra voir tout ce qu'ont pu nature

Qui voudrait figurer la romaine grandeur

Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour

Ronsard, j'ai vu l'orgueil des colosses antiques

Sacrés coteaux, et vous saintes ruines

Scève, je me trouvai comme le fils dAnchise

Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon oeil

Si après quarante ans de fidèle service

Si celui qui s'apprête à faire un long voyage

Si fruits, raisins et blés, et autres telles choses

Si je monte au Palais, je n'y trouve qu'orgueil

Si l'aveugle fureur, qui cause les batailles

Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère

Si la vertu, qui est de nature immortelle

Si les larmes servaient de remède au malheur

Si mes écrits, Ronsard, sont semés de ton los

Si nostre vie est moins qu'une journée...

Si onques de pitié ton âme fut atteinte

Si par peine et sueur et par fidélité

Si pour avoir passé sans crime sa jeunesse

Si tu m'en crois, Baïf, tu changeras Parnasse

Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici

Si tu veux sûrement en cour te maintenir

Sire, celui qui est a formé toute essence

Sur la croupe d'un mont je vis une fabrique

Sur la rive d'un fleuve une nymphe éplorée

Sur un chapelet de roses du Bembe

Tant que l'oiseau de Jupiter vola

Telle que dans son char la Bérécynthienne

Tels que l'on vit jadis les enfants de la Terre

Toi qui de Rome émerveillé contemples

Tout ce qu'Egypte en pointe façonna

Tout effrayé de ce monstre nocturne

Tout le parfait dont le ciel nous honore

Tu dis que Du Bellay tient réputation

Tu ne crains la fureur de ma plume animée

Tu ne me vois jamais, Pierre, que tu ne die

Tu sois la bienvenue, ô bienheureuse trêve !

Tu t'abuses, Belleau, si pour être savant

Un plus savant que moi, Paschal, ira songer

Une louve je vis sous l'antre d'un rocher

Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c'est Rome

Villanelle

Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit

Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice

Vu le soin ménager dont travaillé je suis