J'aime si hautement que je n'ose nommer
Flaminio De Birague



J'aime si hautement que je n'ose nommer
La divine beauté reine de mon courage,
De peur que le vulgaire ignorant et volage
De ma témérité ne vienne me blâmer.

Si veux-je toutefois plutôt me consumer,
Aimant une déesse en peine et en servage,
Et souffrir maint ennui, mainte mort, mainte rage,
Qu'être content de peu et bassement aimer.

Que si mon entreprise est haute et malaisée,
La victoire en sera plus belle et plus prisée.
On connaît le soldat aux exploits dangereux,

On connaît le nocher alors que la tourmente
Menace son vaisseau sur la mer véhémente,
Et aux braves desseins un esprit courageux.


  


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